D'Aqui Dub a gratis à Marseille
D’Aqui Dub (Dub d’ici, en provençal) existe depuis 1999 autour des deux membres fondateurs : Arnaud Fromont et Charly Kochowsky. Ils se sont rencontrés dans une formation précédente et maintenant disparue, A la babala (groupe acoustique, chant en provençal et arrangements de musique traditionnelle dans la lignée de Gacha Empega).
Il s’agissait pour eux d’aller plus loin dans le choix des textes en provençal, dans la composition musicale, de passer de l’acoustique pure vers une forme “electro acoustique”.
Ce travail de composition s’est accompagné de “mise en application” avec différents musiciens ou sur des projets spécifiques (concerts ; musiques de spectacles).
En Janvier 2001 le groupe a trouvé sa forme actuelle de quatuor (chant /clarinette ; mandole /mandolines / machines ; basse ; batterie).
D’aqui dub dans sa forme “stabilisée” s’est produite pour la première fois le 3 juin 2001 à l’Intermédiaire (Marseille) dans le cadre du “Festival des langues minorisées.”.
Le choix d’une langue : l’occitan
Les textes sont chantés en occitan, en provençal marseillais précisément.
Le choix de la langue est un postulat de départ. Elle permet de nous inscrire de manière directe dans ce lieu de référence qu’est pour nous l’endroit où nous vivons. Référence qui permet de s’ouvrir au monde, sans notions d’enfermement régional et surtout national, sans condescendance ou attitude “consommatrice” vis à vis des autres cultures qui nous entourent.
Ces textes sont, pour la plupart, contemporains, originaux, écrits par des auteurs marseillais bien vivants (Estefan Ferraioli, Alessi Dell’Umbria), décrivent le Marseille et la Provence contemporaines, proposent une version réajusté de l’histoire, vue d’ici.
D’autres textes sont issus du “Music Hall” marseillais du XIXe , relatant des événements historiques comme la Commune mais aussi évoquent des faits qui trouvent une résonance actuelle : démobilisation politique, misère sociale, spéculation immobilière...
Quelques textes sont traditionnels d’esprit “trobadorenca” où la femme à la part belle, qu’elle doive se sortir d’un mauvais mariage ou qu’elle s’assure par quelques tests de la motivation d’un galant.
Par ailleurs la sonorité, le phrasé propre à cette langue s’incluent à la composition musicale.
Musique “trouvée” à Marseille.
L’utilisation du verbe “trobar” est à prendre au sens actif, trouver, élaborer, fabriquer après recherche ; à rapprocher du mot “trobador”, trouveur.
Dans les compositions que proposent D’aqui dub, les influences sont multiples (du Dub jamaicain au Rebetiko du Pirée), le but est d’élaborer une synthèse sonore, un “folklore urbain” dont l’identité est indissociable de Marseille, pour les mêmes raisons que la langue provençale est utilisée.